« The Staircase », sur Canal+ : la mort d’une femme, dans le « no man’s land » entre documentaire et fiction (2024)

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ParThomas Sotinel

Publié le 13 octobre 2022 à 16h00

Temps de Lecture 3 min.

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«The Staircase», sur Canal+: la mort d’une femme, dans le«no man’s land» entredocumentaire etfiction (1)

CANAL+ – À LA DEMANDE – SÉRIE

Les circonstances de la mort de Kathleen Atwater-Peterson, dont le corps ensanglanté fut trouvé au pied d’un escalier de sa luxueuse résidence, le 9décembre2001 à Durham (Caroline du Nord), sont presque aussi familières, et mystérieuses, que celles qui entourent la fin de Lady Diana Spencer; la procédure qui a abouti à la condamnation pour homicide de son mari, Michael Peterson, est presque aussi fameuse que celle qui conduisit Jeanne d’Arc au bûcher.

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On dénombra quelque 16000homicides (hors attentats du 11-Septembre) cette année-là aux Etats-Unis, mais l’affaire Peterson fut la seule à être filmée dans sa presque totalité. De l’arrestation du suspect à son incarcération après le verdict, une équipe française emmenée par le réalisateur Jean-Xavier de Lestrade, auréolé de la gloire d’un Oscar en2002 pour Un coupable idéal (2001), a capté non seulement les rebondissem*nts d’une enquête hors du commun, mais la réalité des vies prises dans ce tourbillon…

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Soupçons, la série documentaire de Jean-Xavier de Lestrade, dont la première version, longue de huit épisodes, est sortie en2004, son succès des deux côtés de l’Atlantique (aux Etats-Unis elle est sortie sous le titre The Staircase – «l’escalier») n’est pas pour rien dans la vague du «true crime» qui a depuis déferlé sur les chaînes, les plates-formes de streaming et de podcast. D’autant qu’au fil des ans, des rebondissem*nts de la procédure judiciaire et des péripéties amoureuses et familiales des protagonistes, cinq épisodes se sont ajoutés aux premiers, qui chroniquent, entre autres, l’intrication entre le clan Peterson et les membres de l’équipe de la série.

Un bel organisme parasitaire

Contrairement aux apparences – et aux règles les plus élémentaires du journalisme – ce n’est pas de Soupçons qu’il s’agit ici (la série est visible sur la plate-forme MyCanal) mais de The Staircase, fiction de prestige en huit épisodes, conçue par le jeune cinéaste américain Antonio Campos, qui brasse ce matériau – les histoires, les personnages, les institutions – avec autant de talent que d’arrogance. Un rappel semblait indispensable tant The Staircase, version Campos, ressemble à un bel organisme parasitaire, qui s’est développé en puisant sa matière organique dans le projet de Jean-Xavier de Lestrade.

Colin Firth, qui ne ressemble d’aucune manière à son modèle, parvient à en exprimer l’inquiétante ambiguïté

Affranchi des contraintes du documentaire, The Staircase peut mettre en scène les moments critiques – à commencer par celui de la mort de Kathleen Peterson –, imaginer les conversations les plus secrètes. Antonio Campos procède à cette mise en fiction avec une virtuosité certaine: de la première à la dernière minute, le récit rebondit d’une année l’autre, des jours qui ont précédé le drame (c’est Toni Collette qui incarne magnifiquement la disparue) aux derniers soubresauts de la campagne de Michael Peterson pour démontrer son innocence. Colin Firth, qui ne ressemble d’aucune manière à son modèle, parvient à en exprimer l’inquiétante ambiguïté, faite d’immaturité, de séduction et d’égocentrisme.

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